Capitalisme contre capitalisme

La parenthèse du communisme refermée, le capitalisme reste seul, livré à lui même. Seul, mais non unique. En effet, deux modèles de capitalisme se font face aujourd'hui.
Le premier, le modèle néo-américain, est placé sous le signe de la finance, de la réussite individuelle et du profit à court terme ; il a engendré par ses excès un affaiblissement général des Etats-Unis, sur le plan économique et social.
L'autre capitalisme, le modèle rhénan, est lui fondé sur de toutes autres valeurs, notamment le souci du long terme, les relations durables entre l'entreprise et ses salariés, le consensus social. Il a été à la base du développement économique très rapide de l'Allemagne depuis la guerre, et a favorisé son accession au rang de grande puissance économique mondiale. Ce dernier modèle présente de nombreux avantages par rapport au système néo-américain : il est socialement plus juste et économiquement plus performant. Commerce extérieur, investissements, épargne, productivité, niveau de vie, etc..., rares sont les domaines où le modèle rhénan ne se révèle pas supérieur à son principal rival.
Pourtant, c'est le modèle néo-américain qui, aujourd'hui, est à la mode.
Brillant et attractif, il entraîne à présent dans son sillage la plupart des économies du monde, dont peu pourtant sont armées pour l'accueillir sans créer de dommages. La France, située économiquement parlant entre les deux modèles, a tendance comme nombre de ses voisins d'Europe à se rapprocher du système américain ; un danger à terme pour l'Europe, si cette dernière ne se mobilise pas pour réagir.