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Collection :
La Martinière
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Format :Broché
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Etat :
Occasion - Très bon
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Poids :0.23 kg
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Langue :Français
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Catégories :
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En stock :1
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ISBN :9782846750912
"Je n'avais pas peur. Juste une vague appréhension. Si j'avais voulu éviter l'armée, rien ne m'aurait empêché de me faire réformer. Je connaissais tous les trucs. J'aurais pu jouer les dépressifs, fixer le lobe de l'oreille du psychologue au lieu de le regarder dans les yeux. Mais chez nous, on fait son service.
Mes deux frères l'avaient fait alors il fallait que j'y passe, que je me force à faire comme les autres, que je sache si j'étais comme eux. Je connaissais cette violence depuis toujours : je me l'infligeais sans relâche, comme pour étouffer en moi un secret auquel je n'avais pas encore accès. J'étais ouvert à tout. Je ne voulais préjuger de rien. A vingt-quatre ans, il me semblait qu'à saisir toutes les opportunités, on ne pouvait pas rater sa vie.
Quelque chose devait arriver, mais je n'ai jamais su anticiper. La faute à mon père, sans doute, à cette force d'inertie qui est la sienne et qu'il voudrait faire passer pour de la sagesse. Christine me le disait toujours : il faut que tu aies la main sur le feu pour ressentir la brûlure."
Mes deux frères l'avaient fait alors il fallait que j'y passe, que je me force à faire comme les autres, que je sache si j'étais comme eux. Je connaissais cette violence depuis toujours : je me l'infligeais sans relâche, comme pour étouffer en moi un secret auquel je n'avais pas encore accès. J'étais ouvert à tout. Je ne voulais préjuger de rien. A vingt-quatre ans, il me semblait qu'à saisir toutes les opportunités, on ne pouvait pas rater sa vie.
Quelque chose devait arriver, mais je n'ai jamais su anticiper. La faute à mon père, sans doute, à cette force d'inertie qui est la sienne et qu'il voudrait faire passer pour de la sagesse. Christine me le disait toujours : il faut que tu aies la main sur le feu pour ressentir la brûlure."