La prime aux loups

En 1769, lorsque Simon Lausnay, fils d'un riche fermier, hérite des terres familiales dans un hameau reculé du Perche, la misère, la faim et la précarité sont le lot quotidien de la population paysanne. Comment nourrir une famille avec ces maigres récoltes soutirées à des sols étiolés, souvent dévastés par les rigueurs de l'hiver ? Pour subsister, il faut glaner, grappiller du bois ou encore, comme Armand le fils du sabotier, chasser le loup pour la prime du roi.
Aux yeux de Simon, qui revient d'Angleterre ébloui par les bienfaits de la modernisation agraire, indigence et famine n'ont rien d'une fatalité : là-bas, il a vu à l'œuvre le progrès et la raison. Aidé par les deniers du roi, l'ambitieux jeune homme entreprend de rationaliser le travail de la terre : il clôture les champs, introduit de nouvelles cultures, organise un troupeau...
Autoritaire et déterminé, Simon fera fi, avec violence parfois, de l'hostilité que ses réformes déchaînent dans la petite communauté. Et, avec la même obstination qu'il mettra à conquérir Angélique, la belle et timide sœur d'Armand, il n'aura de cesse de combattre la soumission de ses contemporains à des modèles archaïques pour que triomphent enfin les acquis des Lumières.

Au-delà d'un tableau remarquablement vivant de la paysannerie française sous l'Ancien Régime, La Prime aux loups retrace l'aventure d'un monde rural au bord de la rupture, écartelé entre l'espoir d'un monde meilleur et la peur qu'inspirent toujours les inéluctables mutations - aventure qui n'est pas sans rappeler nos propres interrogations.