Le chagrin du berger

Les héros en sont deux jumeaux, le frère et la sueur, sur qui pèsent une lourde hérédité, un mystère, une incertitude. Leur père a été accusé de meurtre. Bien qu'il ait été acquitté, cette idée hante l'entourage des enfants et leur fait une sorte de publicité douteuse lorsque, au lendemain de l'autre guerre, nous les voyons apparaître dans la « société m de Londres, rayonnants de beauté, d'une inaltérable communion de pensée et enthousiastes de cette vie nouvelle. William et Emily Crowne "sont tous deux beaux, riches et poètes. Leur cousin Trevor envie leurs succès, mais il finira par en tirer profit. William se laisse persuader de faire jouer une pièce qu'il a composée comme une sorte de poème et non en vue de la représentation. Le fiasco est total. Cette brutale rencontre de la poésie et du rêve avec la réalité, accusée encore par l'antagonisme qui oppose William et Trevor, aura des répercussions fatales sur le destin des deux jumeaux. Emilie se mariera, par peur de la vie, avec un homme austère et beaucoup plus âgé qu'elle. William se laissera épouser par une de ses interprètes. Finalement, par lassitude peut-être, par écœurement pour ce que représente Trevor, par désespoir secret d'avoir perdu sa saur, William, une nuit, tuera son cousin...
Mais entre les deux tragiques parenthèses de ces crimes, c'est pourtant une histoire empreinte d'émotion et de sensibilité que raconte Margaret Kennedy, qui confirme par là, une fois de plus, ses dons exceptionnels de romancière.