Le Lieutenant du Diable

Le Lieutenant du Diable est un roman qu'une célèbre affaire criminelle inspira à l'auteur, Maria Fagyas. Au cours des derniers jours de novembre 1909, dix officiers de l'armée austro-hongroise, tout récemment sortis de l'Ecole de guerre, affectés à l'état-major général de l'armée et promus capitaines, recevaient par la poste, à leur domicile personnel, à titre d'échantillon, deux capsules d'acide cyanhydrique, présentées comme des produits aphrodisiaques. Un des officiers avala ces capsules et mourut aussitôt. Dix jours plus tard. le 27 novembre, on apprenait qu'un lieutenant du 14è régiment d'infanterie de Linz était accusé du crime d'avoir empoisonné son camarade. La nouvelle de l'arrestation de ce suspect causa de profonds remous, notamment parmi le corps des officiers. Le fait qu'un membre de cette élite sacro-sainte puisse être soupçonné d'un crime aussi horrible incitait certains militaires de haut rang à tenter d'étouffer l'affaire. L'empereur François Joseph lui-même dut intervenir pour que l'enquête et les interrogatoires de l'inculpé se poursuivent jusqu'à ce que la vérité complète soit connue. Le Lieutenant du Diable est le récit. haletant du long duel entre l'accusé et son juge, un magistrat militaire qui est à la fois juge d'instruction et ministère public. L'inculpé se défend avec une habileté vraiment diabolique, mais les présomptions se resserrent chaque jour plus étroitement autour de lui. D'autre part, un drame se joue dans la conscience du magistrat : une certaine sympathie pour l'intelligence et le sang-froid de l'accusé, battue en brèche par le sentiment d'horreur qu'inspire ce crime atroce.