Le manteau de rêve

"Toutes, ou presque", les nouvelles qui composent Le Manteau de rêve de Chester Himes sont admirables de virtuosité, de dense émotion. Comme ses romans, elles nous parlent de tristesse et de pauvreté, des laissés-pour-compte de la campagne ou de la ville. Nous y croisons des chanteuses d'orchestre et des pianistes de bar désespérés ; un "Puceau" de 49 ans ; des soldats et des "Taulards dingues". On y fait la chasse au crotale ou à la solitude, entre l'arnaque et la fraternité. Le ciel, dans ces nouvelles, est gris comme la couverture d'un prisonnier, et les personnages, "nerfs à vif comme un câble dénudé", en ont tous "beaucoup vu de la vie et bien trop de la mort."
La plupart, on s'en doute, ont la peau noire.