Les éparges

- Alors, voilà qu'on grimpe là-haut demain ?
- Oui, demain.
Ce dialogue est échangé le 17 février au soir entre le lieutenant Genevoix et l' un de ses hommes. Le lendemain à deux heures, les énormes mines creusées par le génie français exploseront sous les tranchées qui couronnent la crête des Éparges. A ce signal l'artillerie écrasera sous son feu ce qui subsistera des défenses allemandes et l'infanterie, sortant des boyaux, s'élancera à l'assaut, baïonnette au canon. C'est le début d'une bataille atroce qui durera deux mois sous le feu incessant de l'artillerie lourde et qui engloutira des régiments entiers avant que soit enfin conquise la crête meurtrière.