Pour consoler la Signora

Nous devons avertir le lecteur : s'il a une besogne urgente à terminer, si on l'attend ou s'il est 11 heures du soir, il est souhaitable qu'il n'entreprenne pas la lecture du présent roman, car il lui serait impossible de le lâcher.
Rien, ce matin-là, ne semblait devoir marquer d'une façon spéciale la journée de Larry Grail, l'officier anglais commandant, en 1944, d'un village tunisien. A part les petits ennuis quotidiens, le passage de deux officiers anglais, la routine la plus banale... Et tout à coup, c'est le drame : un des officiers anglais - on ignore lequel - meurt dans un accident ; les épouses de ces officiers passent chez Grail à quelques heures d'intervalle ; un général anglais .- une des plus réjouissantes (pour le lecteur !) badernes de la littérature contemporaine - vient en inspection ; une jeune fille s'offre ; un flirt s'ébauche...
Et, à travers tous ces événements pleins de rebondissements imprévus, enchevêtrés d'une manière magistrale, il faut " consoler la Signora ", cette belle Italienne qui a perdu les siens et qui attend Grail dans l'antichambre.
Tantôt, la tragédie couve ; tantôt, elle flambe, dru et fort ; tantôt, la comédie envahit tout, force le rire ; tantôt, c'est une émotion, profonde et vraie, qui s'empare du lecteur.
Et lorsque Grail arrive au bout de cette journée, pleine de sang, de deuils, mais aussi d'humour, on regrette de voir se clore déjà un récit haletant dont il a été impossible de s'arracher.