Pour l'Afrique, j'accuse

Ce livre est un implacable réquisitoire.
Dès 1962, l'agronome René Dumont avertit que l'Afrique Noire est mal partie.
En 1980, il récidive et va plus loin : c'est l'Afrique étranglée. Les faits, hélas, n'ont cessé de lui donner raison : aux malheurs dus à la géographie - le Sahara progresse vers le sud de plusieurs kilomètres annuels - s'ajoutent les idées fausses du mal développement et la cupidité des jeunes pouvoirs. Le désastre en cours ne peut manquer d'avoir des répercussions politiques de la plus haute gravité.
Le tiers monde est le plus grand défi posé à l'avenir de l'Occident. La ruine en cours du Sahel - Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger -, les millions de morts de l'Afrique Centrale et de l'Ethiopie -, ces pitoyables victimes de foies idéologiques nous interpellent. René Dumont accuse. "J'accuse la majorité des dirigeants africains d'avoir d'abord profité des privilèges du pouvoir ; j'accuse la coopération française d'avoir accepté de financer des projets somptuaires ; j'accuse la banque mondiale et le fonds monétaire international d'acculer ces pays à une austérité payée par les plus pauvres ; j'accuse, surtout, tous les responsables d'avoir, par leurs politiques, ignoré, ruiné et méprisé les paysans africains." A cette crise majeure que vit l'Afrique, des solutions simples existent. Ce livre est d'abord un carnet d'enquête sur le terrain, village par village.
Après une analyse objective et sans complaisance, René Dumont nous soumet des solutions simples. Demain, peut-être, sera-t-il trop tard pour les entendre et cette Afrique, elle aussi, basculera dans le chaos. Ouvrage courageux, accompagné de dossiers et d'un appareil statistique impressionnant. Il est indispensable à tous ceux qui, pour l'avenir de l'Europe, mesurent l'importance géopolitique des convulsions et drames que vit depuis dix ans le continent africain.