Marco Polo Espion de Venise

Ce jovial et robuste garçon qui aimait les filles, surtout de mauvaise vie, le vin, la chasse, le faste, bien plus condottiere que marchand, mais ne négligeant jamais ses intérêts, charmeur, courtisan, peu encombré de scrupules, fut toujours d'une parfaite discrétion sur certains épisodes de son existence. Jamais il ne fait allusion aux difficiles missions confiées par le Grand Khan et qui relevaient plus de l'espionnage que de la diplomatie. Ni de quelle façon il servit Venise, ce qui lui valut d'être fait patricien alors qu'aucun nouveau nom ne pouvait plus être inscrit sur le livre d'or de la noblesse vénitienne.
C'est à cet aspect ignoré de la vie de Marco que Jean Lartéguy s'est particulièrement attaché : l'espion, le "bayle", l'ambassadeur secret de Venise auprès du Grand Khan, maître tout-puissant de la moitié du monde. Jean Lartéguy a utilisé toutes les sources accessibles : italiennes, françaises, tartares, chinoises, pour situer Marco, homme de notre temps par son ouverture d'esprit, son scepticisme, dans le sien, ce Xllle siècle de la Venise du secret, des "confidenti" et des masques, de cette Chine où les barbares mongols allaient dé-couvrir la plus ancienne, la plus brillante de toutes les civilisations d'alors.
Quand les sources lui faisaient défaut, il a laissé libre cours à son imagination, en se souvenant cependant des "choses étranges" que lui-même avait connues dans les pays que Marco avait traversés. Le résultat est éblouissant.
La vie de Marco Polo fut un grand roman. II fallait donc qu'elle devînt aussi un grand film. C'est désormais chose faite. Et l'éblouissante série télévisée restitue à cette existence légendaire toute sa vérité et tout son éclat.