Stendhal et le Beylisme

Léon Blum s'est toujours défendu d'avoir écrit sur Stendhal un ouvrage d'érudition. Sa démarche est autrement plus proche de nous, de nos goûts de lecteurs modernes : Léon Blum a voulu étudier un "cas littéraire" par les procédés du romancier étudiant un personnage vivant.
Des amours de Stendhal (comtesse Curial, comtesse Pierre Daru, Mme de Rubempré), de ses amitiés (comtesse Beugnot, Mme Georges de Tracy), comme de l'enfance grenobloise du petit Henri Beyle, il a tiré le meilleur : un portrait ressemblant.
Des contradictions de l'écrivain formé par les logiciens du XVIIIe siècle et les idéologues de l'Empire, Léon Blum ne sait pas argument contre le charme - et surtout l'esprit - de l'homme qui, par fidélité à sa personne, choisit le pseudonyme de Stendhal et qui, par fidélité à sa logique, n'hésita pas à tirer de l'état civil le nom de sa méthode littéraire : le beylisme.
Beylisme qui donna l'œuvre la plus décriée de son siècle, conformément à la vision stendhalienne du destin : cette œuvre était aussi la pls originale de son siècle...