Les chiens de Bangkok

Ce livre est un voyage au bout de l'enfer, l'histoire d'un type de vingt-deux ans - l'auteur -, un type normal, idéaliste comme on peut l'être à cet âge, naïf par choix plutôt que par nature... A Montréal où il s'est exilé, il rencontre un autre garçon du même âge qui ressemble à ce qu'il voudrait être. C'est le « baron Daniel », illuminé, militant, fou à sa manière. Tous deux décident, le soir même de leur rencontre, de partir pour l'Amérique du Sud, sans destination précise, si ce n'est... Valparaiso, l'ailleurs, nulle part, en définitive. Une quête mystique ? Peut-être...
D'aventures en aventures, ils rencontrent la cocaïne, ils s'y adonnent délibérément, puis la vendent. Ils deviennent des dealers parce qu'ils savent qu'il y a un mur devant eux, celui du fric et ils veulent passer au travers pour faire du cinéma...
De dégradation en dégradation, leur course devient dépendance : de la cocaïne ils sont passés à l'héroïne.
En Thaïlande, ils sont arrêtés et emprisonnés. A Lardyao, une prison pas comme les autres, ils découvrent l'épouvante, l'Asie avec tout ce que cela peut comprendre de délires, de violences, d'incroyable, de comique, d'excessif, de cruel, de délices, de pitoyable aussi.
L'auteur accepte ces trois années de prison comme une suite logique à ses errances. Il nous fait suivre son évolution face à l'univers carcéral et face à l'héroïne à laquelle il continue à être assujetti. Tout cela se passe au milieu de personnages fantastiques : Kissinger l'Américain, Singh un méphisto malaisien, Rodney... ses comparses qui, comme lui, vivent les chaînes aux pieds...
Puis la libération, une fausse libération car ce n'est pas fini, il est encore prisonnier, prisonnier de l'héroïne que les matons vendaient...
Paris... L'Irlande... L'auteur mène un dur combat pour se libérer de son esclavage et sa victoire finale, qui est aussi celle de l'amour, marque un espoir pour ceux qui, comme lui, ont entrepris, sans trop savoir pourquoi ni comment, cet inexorable voyage au bout de la dope.